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Dossier de presse
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Cinquantième anniversaire de l’immigration portugaise
vers la France et l’Europe 1962-2012

Du rêve à la réalité, mémoires partagées, histoire d’une frontière, les Pyrénées
L’immigration contemporaine des portugais vers la France et l’Europe dans les années 1960-1980 fut une épopée, un exode rural, de plus de deux millions de personnes qui ont quitté ou fui le Portugal pour échapper à la répression fasciste, aux guerres coloniales et au sous-développement dans les régions du nord et du centre du Portugal, notamment Minho, Tras-os-Montes, et Beiras.
Entre 1965 et 1977 sont arrivés en France en moyenne 85 600 Portugais chaque année, dont une grande majorité est entrée clandestinement « com um passaporte de coelho » - « avec un passeport de lapin ».

La région d’Aquitaine, la frontière d’Hendaye et la zone des Pyrénées ont été, dans la deuxième moitié du 20e siècle, des lieux de passage et les portes de la liberté pour des millions d’Ibériques qui ont fui les dictatures de Franco en Espagne et Salazar au Portugal. L’Aquitaine a été historiquement, et reste, une région d’accueil et d’installation des populations venant des pays du sud.
Mais en Aquitaine et en France, la présence portugaise a une longue histoire de plus de quatre siècles depuis l’arrivée à Bayonne, Bordeaux, Nantes, Le Havre, Montpellier, Toulouse… de ce qui fut appelée la Nation portugaise – cette importante communauté juive expulsée d’Espagne et du Portugal durant l’Inquisition.
En passant par les Forces du corps expéditionnaire portugais composé de 55 165 militaires arrivés en France en 1916 pour combattre contre les allemands au sein des forces alliées ; et par l’immigration de travail et l’immigration politique des années 1921 à 1932.

1921-1932

Entre 1921 et 1932, le nombre de portugais en France a progressé rapidement passant de 10 000 à 50 000 personnes (10 000 en 1921, 29 000 en 1926 et 50 000 en 1931), population composée d’une immigration de main d’œuvre suivie, dans les années 1926 et 1927, de réfugiés politiques, de républicains, de leaders politiques et syndicaux, qui ont fui le Portugal à la suite des coups d’état militaires de 1926 et 1927 qui ont conduit à la dictature salazariste de 1932 à 1974.

1960-1980

Enfin, il y eut l’immigration portugaise vers la France et d’autres pays d’Europe, Angleterre, Belgique, Allemagne, Suisse, Luxembourg… Deux décades, 1960-1980, furent une grande épopée et une période d’exode massif.
Plus de deux millions de portugais, soit près de 23 % de la population du pays, vont s’expatrier, en très grande majorité en provenance des régions nord et centre du Portugal, afin de fuir la misère, le fascisme, les guerres coloniales et le manque d’avenir et de liberté.
La France est ainsi devenue le principal pays de destination des immigrés portugais avec une progression très rapide : 70 000 en 1962, 360 000 en 1968, 740 000 en 1972, et près de 90 0000 en 1975/1976.
La période 1965 à 1980 a été celle de la plus importante arrivée d’immigrés portugais en France. Trois années furent marquées par des contingents dépassant les 100 000 personnes : 110 608 en 1969, 128 865 en 1970 et 110 823 en 1971.
C’est ainsi qu’à partir du début des années 1970, les portugais sont devenus la première et la plus importante communauté d’immigrés en France.
La région d’Aquitaine, terre de transit, va être également lieu d’accueil et d’installation d’une importante communauté lusophone constituée aujourd’hui de près de 40 000 personnes.
Mais l’histoire et la mémoire de l’immigration portugaise en France et en Aquitaine ne sont pas uniquement une page riche d’évènements et de souvenirs, car aujourd’hui des milliers de portugais cherchent à s’établir en France et en Aquitaine afin d’échapper aux conséquences de la crise monétaire, économique et sociale qui frappe leur pays et les stratégies de leurs gouvernants.
Le colloque sur le 50e anniversaire de l’immigration portugaise vers la France ne peut ignorer la réalité sociale et économique qui frappe une fois de plus les populations les plus fragiles de la Péninsule ibérique, et notamment du Portugal.

Manuel DIAS VAZ
Président du Comité A. S. Mendes
Président du RAHMI
Membre du conseil d’administration et du conseil d’orientation de la CNHI
Coordonnateur du Colloque